Claudine Leleux | ||||||||||
15 - Hiérarchiser des valeurs et des normes de 5 à 14 ans (Bruxelles, De Boeck & Van In, 2000, 3e édition revue et augmentée 2014, coll. "Apprentis citoyens ", 216 pp.) |
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L’approche métacognitive et pratique d’uneéducation scolaire aux valeurs et aux normes dans ce nouvel âge de la démocratie s’adresse aussi bien aux enseignants en formation initiale, aux enseignants des niveaux primaire et secondaire, aux chercheurs en éducation qu’aux étudiants en agrégation. Dans son ouvrage, Claudine Leleux tente de poser des balises pour une pédagogie de la morale et de la citoyenneté. Elle montre comment ces deux axes mettent en jeu des compétences particulières, au même titre que le langage et le calcul. Pour elle, les capacités de juger, choisir, décider, justifier, argumenter et discuter, répondre de et s’engager doivent faire l’objet d’une démarche didactique spécifique. Celle-ci prend en considération trois compétences complémentaires et interdépendantes : l’autonomie individuelle, la coopération sociale et la participation publique ; chacune faisant l’objet d’un développement théorique suivi de propositions didactiques prêtes à être appliquées dans une situation réelle. Dans son introduction, l’auteur souligne que l’acquisition de l’autonomie affective reste inséparable d’une pédagogie de l’affectivité ; même si cette dernière ne doit pas être confondue avec la pédagogie affective, c’est-à-dire l’affectivité vécue dans l’immédiateté. En effet, l’apprentissage des valeurs et des normes ne se fait pas seulement par transmission de connaissances, mais par reconnaissance mutuelle ; ainsi en est-il pour l’appropriation du sentiment de respect. Cette reconnaissance se joue non seulement entre l’instituteur et les élèves, mais aussi dans la relation entretenue par les élèves entre eux. L’une des leçons proposées à ce sujet s’intitule Je préfère les caresses. Elle tente d’amener les enfants à mieux contrôler leurs pulsions destructrices à l’égard des autres et à prendre conscience du mal qu’ils peuvent endurer lorsqu’ils sont victimes d’agressivité gratuite et du bien qu’ils peuvent éprouver lorsqu’ils sont sujets à des attitudes positives (méritées). L’objectif est de les rendre capables d’adopter vis-à-vis des autres une attitude qu’ils voudraient que ceux-ci aient envers eux-mêmes. Tout au long de sa réflexion, Claudine Leleux insiste sur le caractère interactif de l’apprentissage et sur l’importance des dispositifs pédagogiques. Selon elle, une éducation aux valeurs et aux normes intégrée au vécu des élèves permet d’éviter toute forme de moralisme et de prendre en compte le pluralisme. Elle respecte la sphère privée des enfants tout en les incitant à justifier leur interprétation des événements. Ainsi, la leçon intitulée Préférer doit amener ceux-ci à clarifier leurs valeurs, les justifier, les hiérarchiser et à respecter les choix de valeurs de leurs condisciples. Si, comme le démontre l’auteur, l’ancrage affectif de l’apprentissage est indispensable, il ne doit pas occulter pour autant l’importance d’une dépersonnalisation du rapport enseignant-enseignés. Celle-ci se fait par la mise en place de programmes valables pour tous, selon une méthodologie commune et qui garantit le remplacement d’un maitre par un autre. De cette façon, l’école permet à l’enfant de franchir le pas entre la famille (lieu du particulier, du sentiment, de l’amour) et le monde (lieu de l’universel, du devoir, de la loi, de la justice). C’est pourquoi toutes les leçons de ce parcours pédagogique sont construites sur un même schéma, présenté sous forme de grille dans l’introduction. L’enseignant est invité à définir son objectif et la conclusion de sa séquence, puis à diviser sa démarche didactique en quatre phases : la phase libératrice (qui pose le problème), la phase informative, la phase formative et la phase d’intégration. L’ouvrage offre donc aux professionnels de l’éducation des outils concrets pour atteindre trois objectifs d’apprentissage : le concept de valeur et l’exercice du jugement évaluatif ; les concepts de norme et de devoir et l’exercice du jugement normatif ; l’autonomie affective. Il s’adresse aux instituteurs et à ceux qui les forment, mais il se veut également utilisable par des professeurs de l’enseignement secondaire, moyennant quelques transpositions. Reste à voir si ces transpositions seront proposées au sein d’une future réflexion axée directement sur le public adolescent. (Source: http://www.altereduc.be/index.php?page=searchList&content=article&list_p_num=8&lg=1&search=instituteurs&art_id=6810&display=item). Dernière mise à jour du site le 11 septembre 2014 |
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